Comment diminuer l’impact carbone de nos pratiques numériques


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Beaucoup reste à faire pour diminuer l’impact carbone de nos pratiques numériques. Le meilleur moyen d’agir reste encore de réduire le nombre d’appareils électroniques en notre possession, puisque c’est généralement leur fabrication, davantage encore que leur utilisation durant plusieurs années, qui a la plus grande répercussion. Au passage, on notera que cela permet aussi de faire des économies.

Toute œuvre de sobriété commencera par le téléviseur : parmi les appareils électroniques grand public, il partage, avec les ordinateurs destinés aux joueurs, la palme de la plus lourde empreinte carbone. Si vous envisagez d’équiper une nouvelle pièce, optez plutôt pour une tablette, au bilan carbone incomparablement meilleur.

Partager les appareils du foyer

Cependant, gare à ne pas multiplier ces tablettes : le mieux est d’en acheter moins et de les partager entre membres du même foyer. Léa Mosesso, designer et chercheuse, réfléchit à « comment faciliter un usage collectif des appareils » dans un épisode de podcast du média Techologie. Cette transition pose toutefois des problèmes de vie privée : comment empêcher que nos données personnelles soient accessibles à nos proches ?

Une fonction d’Android permet de changer d’utilisateur en quelques secondes, et de retrouver ses propres applications, ses propres comptes et ses propres photos, dans un compartiment séparé. Toutefois, selon nos tests, cette fonction est désactivée sur une partie des tablettes Android. Sur iPad, elle n’existe même pas. Interrogée par Le Monde, la société Apple n’a pas souhaité s’expliquer sur ce sujet.

Au-delà des tablettes, Mme Mosesso encourage le partage des smartphones, par exemple entre les personnes âgées les utilisant peu. Mais là encore, créer plusieurs comptes utilisateurs n’est pas toujours possible. Ce qui amène à s’interroger, car cette opération est réalisable sur les ordinateurs PC et Mac depuis fort longtemps.

Emprunter plutôt qu’acheter

Deuxième conseil : éviter d’acheter un produit qu’on utilisera rarement, comme une caméra d’action, un vidéoprojecteur, un casque de réalité virtuelle ou une sonorisation pour les fêtes. D’autres solutions existent : louer, emprunter, coposséder.

Dans l’ouvrage Vaincre l’obsolescence. Mode d’emploi (Tana éditions, 128 pages, 14,90 euros), Nathan Hubert et Mano Silberzahn nous encouragent à « emprunter à un voisin qui sera ravi d’apporter son aide ». Ou pas.

Pour impliquer le voisinage, on peut tenter de bâtir un système de partage à l’échelle de son immeuble. Dans un Livre blanc, l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) souligne qu’on y gagne sur tous les tableaux : un seul appareil est produit plutôt que plusieurs, de préférence un modèle haut de gamme plutôt qu’un modèle bas de gamme, qui s’use plus vite. Frédéric Bordage, expert en écoconception, conseille au passage de « mutualiser les box Internet dans les immeubles d’habitation, comme on le fait depuis trente ans dans les entreprises, les hôtels, etc. »

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Catégorie article Politique

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